Le nouveau Domaine de la Romanée-Conti montre pourquoi 2020 est le meilleur millésime de Bourgogne depuis des années

Alors que beaucoup d’entre nous se souviennent du printemps 2020 comme d’un moment de grande confusion et de panique, les co-dirigeants du Domaine de la Romanée-Conti le rappellent comme un moment inoubliable dans leurs vignobles bourguignons emblématiques. Lors d’une récente dégustation du nouveau millésime RDC 2020, les co-directeurs Perrine Fenal et Bertrand de Villaine, membres des deux familles propriétaires du domaine, ont évoqué à plusieurs reprises la « sérénité » dans les vignes à une époque où le mot était peu utilisé. ailleurs dans le monde.

Le Domaine de la Romanée-Conti est cultivé selon des principes biodynamiques qui, en plus d’éviter les préparations chimiques dans le vignoble, considèrent également la nature comme « un tout interconnecté, une totalité, un organisme doté d’un rythme archétypal », comme indiqué sur le site de l’association Demeter. , l’organisation qui soutient et certifie l’agriculture biodynamique aux États-Unis. Cela inclut l’énergie dans un vignoble. Comme Aubert de Villaine, ancien co-directeur du domaine et oncle de Bertrand, le soulignait avec tant d’éloquence dans le millésime du domaine : « Alors que partout dans le monde les gouvernements imposaient toutes sortes de contraintes pour faire face à une attaque virale sans précédent, la nature s’est déchaînée. Grâce au confinement, il a semblé retrouver sa vraie place.

C’est un truisme souvent répété que le grand vin commence dans le vignoble, qui dans le cas du Domaine de la Romanée-Conti est l’un des plus beaux endroits où les raisins sont cultivés dans le monde entier. Leurs minuscules parcelles dans et autour de Vosne-Romanée dans les Côtes de Nuit sont visitées par un flux constant d’amateurs de vin toute l’année, qui arrivent en voiture, à vélo ou à pied pour prendre une photo devant l’emblématique pierre du vignoble. En mars 2020, les seules personnes sur les routes et dans les vignes étaient des viticulteurs, considérés comme des employés essentiels. Comme l’indiquait le rapport vintage, « Dès le début du confinement, nous avons pu observer que les avions avaient disparu du ciel, que les routes étaient désertes et que l’activité humaine s’était arrêtée. En même temps, le ciel devenait plus lumineux, les oiseaux semblaient devenir de plus en plus nombreux, chantant plus fort qu’ils ne l’avaient jamais fait, et les fleurs montraient une gamme de couleurs jamais vue auparavant. La nature montrait son bonheur. Les vignes se sont jointes à ce concert naturel, montrant vigueur et santé.

En d’autres termes, alors que le reste d’entre nous étions confrontés aux ramifications de Covid-19, y compris en buvant de nombreux vins fantastiques sur nos étagères, ce petit coin de Bourgogne a été doté non seulement de sérénité, mais aussi de conditions idéales pour produire des vins qui font preuve d’une élégance, d’une finesse et d’une retenue incroyables. Si l’on croit aux fondamentaux de la biodynamie, il va de soi qu’une année pas comme les autres offrirait une énergie et un rythme au vignoble qui aideraient à produire des vins encore plus exceptionnels que d’habitude.

La RDC est plus qu’un simple vin. En plus de son vin homonyme issu du minuscule vignoble de la Romanée-Conti, le domaine produit neuf autres vins, sept rouges et deux blancs, issus de certaines des appellations les plus renommées de Bourgogne. Nous avons dégusté les rouges dans un ordre qui avait pour but de les mettre en valeur du plus délicat au plus concentré, puis nous avons dégusté deux blancs, dont la sortie inaugurale de DRC Corton-Charlemagne. Il ne s’agissait pas d’une dégustation rétrospective destinée à montrer la garde des vins, mais plutôt d’une dégustation millésimée dont le but était de mettre en valeur la régularité et la qualité du millésime 2020. Dans un esprit de sérénité, nous avons dégusté en silence sans aucun commentaire de l’équipe de vinification, ce qui nous a permis de tirer nos propres conclusions.

Des arômes d’épices constants, en particulier de clou de girofle, de muscade et d’anisette, ainsi que des notes de chocolat noir, de cèdre et de tabac à pipe témoignent du vieillissement en fût de chêne des vins reçus, tandis que des saveurs alléchantes de cassis, de prune pourpre et de cerise noire témoignent de la chaleur et été sec. Il y a de beaux arômes et saveurs terreux de thym séché, de pâte d’olive et de pollen de fenouil dispersés à travers les offres. Les vins rouges dégustés étaient Vosne-Romanée Premier Cru Cuvée Duvault Blochet, Corton, Échézaux, Grands Échézaux, Romanée-St-Vivant, Richebourg, La Tâche et Romanée-Conti. Tous les vins présentent une belle tension entre des tanins soyeux et une acidité bien intégrée. Outre le Corton-Charlemagne blanc susmentionné, nous avons également goûté le Montrachet; les deux ont montré de magnifiques notes d’ananas, de citron et de vanille. Alors que 2020 est vraiment l’un des plus beaux millésimes que nous ayons dégustés depuis des années dans toute la Bourgogne, le Domaine de la Romanée-Conti est une étoile brillante dans un millésime de marque.

Bien que les vins vieillissent gracieusement s’ils sont correctement mis en cave, Perrin Fenal espère qu’ils seront appréciés alors qu’ils sont encore dans leur prime jeunesse. Elle se hérisse au Domaine de la Romanée-Conti d’être labellisée marque de luxe. Pour elle, les vins sont l’œuvre des moines bénédictins qui ont planté les vignes il y a un millénaire et défini le terroir de Bourgogne. Au cours des années suivantes, ces grands crus ont perduré et prospéré, mais pas dans le but de devenir des symboles de statut. « Nous sommes très heureux et reconnaissants que nos vins soient appréciés et désirés par des gens qui prennent plaisir à les ouvrir, les déguster et les partager », dit-elle. « Nous pensons que c’est très différent de les acheter comme une marchandise, à des fins de collecte ou de spéculation. Nos vins ne sont pas des produits, mais la combinaison du dévouement humain et d’un miracle de la nature.

Nous ne pouvons qu’être d’accord avec Mme Fernal et espérons qu’il ne faudra pas une autre catastrophe mondiale pour que nous buvions tous et que nous appréciions vraiment ces vins et tous les autres merveilleux vins de nos caves.